Premier Vice-Président : Mohamed Ahmed Kassim
C’est en 1969 qu’il se lance par convictions indépendantistes dans la politique.
Né en 1940 à Obock, au nord du pays, Mohamed Ahmed Kassim entre à l’école primaire dans sa ville natale avant de venir dans la capitale poursuivre ses études en collège.
Il s’engage dans la gendarmerie très jeune, en 1957, et en gravit vite les échelons. Il intègre bientôt le corps des gendarmes du cadre d’outre-mer avec le grade de gendarme principal.
Il sert un peu partout dans le territoire national, laissant à chaque fois le souvenir d’un patriote humain, généreux et progressiste.
C’est en 1969 qu’il se lance, par convictions indépendantistes, dans la politique. Avec la discrétion requise puisque son statut de cadre gendarme le lui interdit. Il sera membre de la Ligue Populaire Africaine (LPA) créée par un certain Hassan Gouled Aptidon et Ahmed Dini Ahmed, avec lequel il partage, au-delà des liens filiaux, de réelles affinités intellectuelles. Mouvement qui deviendra à partir de 1975 la Ligue Populaire Africaine pour l’Indépendance (LPAI).
L’intensification de la lutte pour l’Indépendance coïncidera avec son affectation à la brigade de la gendarmerie à Ali Sabieh. Dans ce district du sud, il s’illustrera par un militantisme exemplaire au service de la fraternité inter-djiboutienne et du combat pour l’émancipation nationale.
A l’Indépendance, ses qualités professionnelles et son mérite d’indépendantiste trouveront leur récompense dans sa promotion comme officier. Et c’est avec le grade de chef d’escadron (commandant) qu’il sera désigné à la tête de la gendarmerie nationale. Après une formation d’officier à Fréjus en France.
Il se révélera bâtisseur infatigable et passionné à son poste de chef de corps de la gendarmerie nationale dont il sera le véritable artisan.
Homme d’honneur et de conviction, ce républicain dans l’âme se trouvera bientôt en butte à la dérive tribalo-clientéliste qui ne tardera pas à dévoyer l’Indépendance sous la houlette d’un régime dont le seul souci est de confisquer et conserver le pouvoir à son profit.
La rupture définitive surviendra en 1982, année où il sera relevé de ses fonctions puis radié des cadres de la gendarmerie.
Il se lancera alors dans les affaires, créant la première ferme moderne du pays sur les rives du célèbre oued d’Ambouli. Véritable pionnier, il parviendra à acclimater des vaches européennes, notamment hollandaises, et répondra avec brio à une bonne partie de la demande en lait de la capitale. Sur sa lancée, il réalisera plus tard un grand projet agropastoral en pleine plaine de Hanlé au district de Dikhil. Mais son élan sera brisé par la guerre civile qui aura éclaté fin 1991 entre les combattants du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie (FRUD) et les troupes gouvernementales : sa ferme modèle sera entièrement détruite.
Membre fondateur du Parti du Renouveau Démocratique, il deviendra le numéro deux de cette formation, la première de l’opposition légalisée dans le cadre de la Constitution du 4 septembre 1992.
Infatigable et courageux, il participera pleinement à la lutte pour la concorde nationale et la démocratie au sein de son parti. C’est lui qui assurera tout naturellement l’intérim de la présidence du PRD après la disparition brutale du président fondateur, le très regretté Mohamed Djama Elabé en novembre 1996. Faisant fermement face aux attaques répétées du régime autocratique en place.
Il sera d’ailleurs touché à l’œil par un éclat de grenade lors d’un meeting de protestation en mai 1997 à Arhiba, dans la capitale. Meeting réprimé dans le sang et qui vaudra au président intérimaire Kassim arrestation et inculpation. Pour activités politiques illégales (sic !).
Il sera mis en liberté provisoire après une détention au sinistre centre de détention administrative de Nagad et longtemps soumis au régime liberticide du contrôle judiciaire.
Numéro deux du PRD, il le reste au MRD.
Mohamed Ahmed Kassim est marié et père et grand-père de nombreux enfants.