Jeunesse ? La première idée qui vient à l’esprit s’agissant d'elle est, à juste titre, l’éducation. Laquelle est indispensable aux jeunes pour qu’ils se socialisent (se construisent socialement) et acquièrent du savoir (par un processus qui les implique). Elle passe par la famille comme par l’école. Mais la socialisation familiale et scolaire ne suffit pas pour que les jeunes deviennent des adultes à part entière, c’est-à-dire pleinement insérés dans la société. Il faut encore leur donner les moyens de cette insertion.
De fait, en plus du savoir académique, des valeurs et de la culture (au sens de manières de penser, de sentir, de croire et d’agir), la jeunesse a besoin d’autonomie économique, condition de son insertion sociale. Sans cette autonomie économique, la jeune personne se retrouve matériellement démunie, moralement fragilisée et socialement marginalisée.
D’où l’importance de la formation professionnelle. Pas une formation au rabais, plaquée depuis l’extérieur, figée et peu efficace. Il faut à la jeunesse une formation en pleine prise avec les besoins de l’économie. Les jeunes doivent être formés pour développer leurs talents et s’adapter à une économie sans cesse travaillée par les innovations. Clairement, il faut leur permettre de s’insérer dans l’économie à la sortie du dispositif de formation et de s’adapter aux évolutions de cette même économie.
Professionnellement formée et économiquement autonome, la jeune personne est bien plus à même de s’insérer socialement et de se vivre en adulte épanoui et citoyen.
A l’évidence, la formation ne doit pas se limiter à la phase initiale, ne viser que la primo-insertion professionnelle, elle doit être en permanence disponible pour répondre à la demande de perfectionnement, de reconversion ou de développement personnel de la jeune personne devenue adulte. C’est une formation tout au long de la vie qu’il nous faut. Et, notons-le, cela n’est pas en contradiction avec le principe de l’apprentissage au long de l’âge qui régit le rapport au savoir chez les pasteurs nomades que nous sommes.
Pour les jeunes actuellement au chômage, un dispositif efficace d’accompagnement à l’emploi et à l’entreprenariat est à mettre en place. Le choix entre emploi et création d’entreprise étant laissé au (à la) jeune. A cet égard, la formation à l’entreprenariat doit être promue, en parallèle avec la mise en place d’un financement adéquat des projets de création d’entreprises. Pas une promotion de façade du genre Centre du Leadership et de l’Entreprenariat (CEE) qui, à peine né, est déjà pointé du doigt pour déficit de transparence, mais une promotion inclusive et efficace visant à développer notre tissu économique générateur de revenus et d’emplois.
Nous voulons faire de la jeunesse le fer de lance du développement.
Outre l’éducation et la formation, il nous faut développer le goût du sport comme de la bonne hygiène de vie et donner sa place à la jeunesse à besoins spécifiques.
Le sport djiboutien ne manque pas de potentiel mais de promotion. L’État doit traiter le sport comme une activité prioritaire, indispensable à l’épanouissement personnel, à la cohésion sociale et au rayonnement du pays dans le concert des Nations.
De la même manière, la bonne hygiène de vie dont le sport est un élément essentiel, doit être promue. Il faut notamment sensibiliser les jeunes aux méfaits de la drogue sous toutes ses formes, aux vertus d’une alimentation équilibrée et d'une activité sportive régulière ainsi qu'aux bénéfices d’une vie culturelle suffisante.
Enfin, le sort des jeunes et moins jeunes à besoins spécifiques que l’on appelle couramment les handicapés, nous interpelle. Ils doivent trouver leur pleine place dans la vie éducative, formative, professionnelle, économique, sociale, sportive et culturelle du pays.
Telle est, en quelques mots, notre volonté politique pour les jeunes.