MRD/Twitter

MRD/Facebook

En résumé programmatique

 

Il va sans dire que le projet politique du MRD procède d'une vision, celle qui a présidé à la création du parti et qui l'anime depuis lors. Cette vision s'articule autour de l'idée que le gâchis et les souffrances que nous, Djiboutiennes et Djiboutiens, connaissons depuis trop longtemps ne sont pas une fatalité et qu'il nous est possible de réagir et d'édifier un État national et une société fraternelle, démocratique, juste et prospère. Par État national, nous entendons un État au service du peuple et du pays, c'est-à-dire de nous tous, sans distinction d'origines, de région, de genre, de religion, d'âge ou autre. Par État national, nous entendons un État éducateur, responsabilisateur, protecteur, développeur, gestionnaire et soucieux de ses relations extérieures. Par État national, nous entendons un État de droit et de démocratie, qui raffermisse le sentiment national et cultive l'esprit citoyen, notamment par la concorde, l'égalité des chances, la récompense du mérite et la solidarité.

Traduit en programme, ce projet politique peut se résumer en cinq socles:

 

I- SOCLE SOCIAL I 

Culture

 

La culture d’un groupe humain est, au-delà de ses manifestations matérielles et immatérielles, sa manière de penser, de sentir, de croire et d’agir, bref sa manière d’être au monde. A Djibouti, notre pays, il nous faut notamment :

  •  Préserver le patrimoine culturel et la diversité des expressions culturelles, ce qui implique notamment la création de musées (à commencer par un musée national) et autres centres de conservation, en région comme dans la capitale;
  •  Mettre en place des lieux de formation aux métiers de la culture : métiers de comédien, de musicien, de peintre, de sculpteur, de danseur, de cinéaste, etc.
  •  Multiplier les lieux et occasions de création culturelle : créer en nombre suffisant des maisons de la culture dans les villes comme dans toutes les localités rurales, avec une vraie animation culturelle, afin de développer le goût du beau, du message et de leur création;
  •  Organiser, à intervalles réguliers, des festivals, expositions, concours de création culturelle, et créer des bourses de création culturelle mais aussi des formes de résidence culturelle;
  •  Revoir les droits d’auteurs pour les rendre attractifs et effectifs;
  •  Promouvoir un dialogue culturel fécond entre la ville et la campagne de manière à ce que les citadins découvrent ou redécouvrent les trésors ancestraux ainsi que leurs porteurs et s’en nourrissent positivement. Sans négliger l’apport positif des citadins aux ruraux afin que ces derniers s’approprient les aspects stimulants et enrichissants de la culture urbaine;
  •  Intégrer la culture dans les stratégies de développement nationales ;
  •  Mettre en place un cadre juridique et institutionnel favorable au développement du secteur de la culture ;
  •  Développer le mécénat culturel et de toutes autres formes de saine contribution de la société civile (à commencer par sa composante économique) à la politique nationale de redynamisation culturelle;
  •  Promouvoir une économie de la culture génératrice d'emplois et de revenus ;
  •  Enseigner et valoriser les arts et la culture dans le système éducatif djiboutien, notamment dans un esprit d’interconnaissance (l’enfant gagne à connaître les différentes cultures de son pays, langues comprises) et de reliance nationale. Il s’agit de permettre aux Djiboutiens de se vivre comme tels dès la petite enfance sans renoncer à leurs racines particulières. Cela implique notamment d’aménager des lieux de socialisation culturelle en quartier (jardins pour enfants, aires de jeux, etc.) et d’offrir des programmes de même nature sur les médias (radio, télévision, réseaux sociaux, etc.).
  •  Renforcer la coopération culturelle bilatérale et multilatérale, notamment pour soutenir la diffusion internationale des produits culturels djiboutiens, source de rayonnement pour le pays.

 

Éducation

 

L’éducation est une question à la fois de savoir, de valeurs et de culture. Elle est vitale pour la société. D’où, pour notre pays, la nécessité notamment de :

  •  Organiser un débat national pour repenser et unifier notre double éducation en une éducation réellement nationale;
  •  Prendre ainsi en compte, dans le système éducatif, notre éducation dite traditionnelle afin que nos enfants, à la ville comme à la campagne, s’approprient en classe, à côté du savoir global, le savoir local, nos valeurs et normes sociales, nos langues, nos arts (littérature, musique, danse, théâtre, etc.), notre histoire, notre géographie, toutes choses qui reflètent notre culture;
  •  Garantir la qualité des enseignements-apprentissages et l’accès de tous à l’éducation, notamment par la formation des enseignants et une stratégie pédagogique qui prenne en compte notre imaginaire éducatif pastoral;
  •  Accroître les ressources allouées au système éducatif dont il faut assurer la gestion efficace, efficiente et transparente à tous les niveaux ;
  •  Développer la recherche éducative : sur l’éducation dite traditionnelle, sur l’école, sur les articulations entre les deux formes éducatives ;
  •  Associer à la gestion du système éducatif toutes les parties prenantes : parents, élèves, enseignants, chercheurs, administrateurs de l’éducation, politiques, religieux et autres acteurs de la société;
  •  Exercer une veille éducative permanente, notamment par la mise en place d’un véritable observatoire de l’éducation nationale.  

Enseignement supérieur et recherche

 

Notre volonté politique en la matière est de donner à l’enseignement supérieur et à la recherche toute leur place. D’où l’urgence notamment de : 

  • Mettre en place un conseil national inclusif de l’enseignement supérieur et de la recherche : sa voix doit compter à tous les niveaux de la politique publique en la matière ;
  •  Développer l’offre d’enseignement supérieur en qualité comme en quantité ;
  •  Garantir l’accès à l’enseignement supérieur ;
  •  Développer la recherche à l’université, au CERD et ailleurs, notamment en la dotant de moyens suffisants;
  •  Faire de l’enseignement supérieur et de la recherche un pôle d’excellence, un levier majeur de développement et une source de rayonnement régional et international pour notre pays.

 

Santé

 

Nous voulons un système de santé digne de notre peuple, ce qui implique notamment de :

  • Rendre le système de santé accessible, prévisible, efficace, efficient et centré sur le patient et ses besoins ;
  • Garantir la couverture sanitaire universelle en assurant la disponibilité, la gratuité et la qualité des services de soins de santé primaires ;
  • Offrir des services de soins secondaires et tertiaires abordables et de qualité ;
  •  Garantir l’accès des démunis aux soins secondaires et tertiaires nécessaires ;
  •  Renforcer l’efficacité des services des urgences ;
  •  Mettre l’accent sur l’éducation préventive à la santé, ainsi que sur le dépistage et l’intervention précoce ;
  •  Encadrer et inscrire le secteur privé de santé dans la politique publique de santé.

 

Jeunesse

 

Le MRD propose notamment de :

 

Prioriser au plus haut point la lutte contre le chômage des jeunes, ce qui passe notamment par la mise en place d’un dispositif efficace d’accompagnement dont la formation à l’emploi et à l’entreprenariat : nous voulons faire de la jeunesse le fer de lance du développement ;

  •  Rendre les programmes de formation plus adéquats à la demande du marché du travail ;
  •  Prévenir et combattre la consommation des drogues et la délinquance, ce qui passe notamment par l’encouragement du goût du sport, de la bonne hygiène de vie et de la culture ; 
  •  Rendre accessibles les services de santé pour les jeunes ;
  •  Promouvoir la participation de la jeunesse à la vie démocratique et publique, notamment à l’échelon local ;
  •  Améliorer de manière responsable l'accès aux technologies de l’information et de la communication pour les jeunes ;
  •  Sensibiliser et éduquer les jeunes à la protection de l’environnement ;
  • Protéger et insérer dans la société les jeunes à besoins spécifiques dont les handicapés. Ils doivent trouver leur pleine place dans la vie éducative, formative, professionnelle, économique, sociale, sportive et culturelle du pays.

  

Femme

 

La femme djiboutienne représente au moins 50% de la population. Elle est le principal pilier de la famille et de la société. Elle doit être reconnue à sa grande valeur. Pour ce faire, il convient notamment de :

  • Garantir l’égalité des chances aux femmes, notamment en favorisant leur éducation ;
  • Promouvoir la formation professionnelle de la femme ;
  • Aider, par un dispositif adapté, les mères de famille démunies à jouir de tous leurs droits ;
  • Encourager l’accès des femmes aux postes de responsabilité dans l‘administration comme dans le secteur privé ;
  • Développer l’entrepreneuriat féminin ;
  • Promouvoir la participation féminine à la gestion des affaires publiques à tous les niveaux (local, régional et national).  

 

Personnes handicapées

 

 Il nous faut notamment :

 

  • Assurer une détection précoce et une intervention rapide auprès des bébés et jeunes enfants handicapés et leurs parents ;
  •  Intégrer les enfants handicapés dans le système éducatif et formatif ;
  •  Garantir un accès équitable au marché du travail pour les personnes handicapées ;
  •  Garantir la sécurité sociale des handicapés ;
  • Faciliter l’accès des personnes handicapées aux bâtiments, aux transports, à la technologie, etc.
  • Encourager les organisations de défense des intérêts des personnes handicapées.

 

Personnes âgées

 

Il nous faut notamment : 

  • Assurer une détection précoce et une intervention rapide auprès des bébés et jeunes enfants handicapés et leurs parents ;
  • Intégrer les enfants handicapés dans le système éducatif et formatif ;
  • Garantir un accès équitable au marché du travail pour les personnes handicapées ;
  • Garantir la sécurité sociale des handicapés ;
  • Faciliter l’accès des personnes handicapées aux bâtiments, aux transports, à la technologie, etc.
  • Encourager les organisations de défense des intérêts des personnes handicapées.

 

 II- SOCLE SOCIAL II

 

Lutte contre la vie chère

 

Ici, notre volonté politique se traduit notamment par les mesures qui suivent :

  •  Mettre en place, à des fins de régulation du marché et pour aussi longtemps que nécessaire, un dispositif public d’approvisionnement en denrées de première nécessité, avec possibilités de distribution dans des magasins populaires pour les plus démunis;
  •  Diminuer ou supprimer, selon le cas, les taxes sur les denrées de première nécessité et autres produits de grande consommation;
  •  Supprimer celles des taxes et surtaxes d’importation injustifiées frappant certains biens de grande consommation tels que les produits laitiers et les pâtes ;
  •  Développer l’offre de logements bon marché pour favoriser l’accession à la propriété du plus grand nombre ;
  • Lutter contre la spéculation foncière et immobilière et raisonner l’augmentation des loyers;
  • Baisser les tarifs d’internet et de téléphone ;
  • Diminuer les taxes sur les produits économes en énergie;
  • Baisser les factures d’eau et d’électricité ;
  • Mettre en place un Observatoire des prix : structuration des tarifs, homologation des prix des denrées de première nécessité, suivi hebdomadaire de la situation, etc.;
  •  Développer les transports non polluants et peu chers ;
  •  Garantir une concurrence saine entre offreurs de biens et services ;
  •  Veiller à l’adéquation salaires/coût de la vie.

  

Sécurité alimentaire

 

Il convient notamment de :

  • Accroître autant que faire se peut la production alimentaire djiboutienne, notamment par le développement des ressources humaines (producteurs et distributeurs), des techniques (de production-distribution) et de l’accès au financement ;
  • Favoriser les circuits courts de distribution pour réduire la chaîne des coûts et prévenir la cherté des produits ; 
  • Suivre une politique rationnelle d’approvisionnement auprès du marché alimentaire internationale pour garantir des importations présentant le meilleur rapport qualité-quantité-prix ;
  • Développer la recherche scientifique sur notre alimentation pour améliorer la qualité et la sécurité alimentaires ;
  • Aligner les règlementations nationales sur les meilleurs standards internationaux ;
  • Renforcer le système national de contrôle des aliments (organisation, formation du personnel, équipements techniques, procédures, fiabilité des résultats, etc.) ;
  • Promouvoir l'éducation des consommateurs et les initiatives de sensibilisation communautaire pour une alimentation équilibrée.

  

Protection sociale et solidarité nationale

 

Le bien-être de la population djiboutienne passe aussi par le renforcement de la protection sociale et de la solidarité nationale. Pour ce faire, et parallèlement à la garantie à toutes les couches de la population des services sociaux de proximité (éducation, santé, état-civil, police, etc.), il nous faut, entre autres mesures:  

  •  Réformer la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) pour la rendre plus inclusive, plus efficace, plus efficiente, etc.
  •  Protéger les droits des personnes vulnérables (personnes âgées sans pension, chômeurs, handicapés, etc.) et encourager leur autonomie : revenu minimal d’insertion, accès à la santé, à la formation (notamment pour les chômeurs et handicapés), etc.
  •  Garantir l’égalité des chances pour combattre les inégalités et favoriser l’autonomie;
  • Où il le faut et quand il le faut, ouvrir pour les personnes sans ressources des banques alimentaires reposant sur la solidarité nationale.

  

Logement

 

Le plan national du logement que nous proposons vise entre autres à :

  • Créer un ministère performant du logement pour conduire la politique du gouvernement en la matière ;
  • Placer sous ce ministère toutes les institutions publiques impliquées dans la politique du logement et les restructurer pour les rendre inclusives, efficaces, efficientes, réactives et mieux coordonnées ;
  • Garantir un dispositif de financement du logement accessible à tous ;
  • Intensifier la construction des logements sociaux pour les couches à bas revenu ;
  • Offrir à prix abordables des logements à location-vente pour les couches à revenu moyen ;
  • Promouvoir le recours aux matériaux locaux et aux règles bioclimatiques pour la construction des logements ;
  • Encourager la participation du secteur privé à l’offre de logements ;
  •  Améliorer sans relâche, par l’emploi et l’activité indépendante, la capacité économique de la population à posséder un logement, ou à en louer un si elle le désire.

  

Emploi et formation professionnelle

 

Il nous faut une stratégie écoresponsable de croissance inclusive et de formation professionnelle réhabilitée et efficace. Pour ce faire, nous voulons entre autres mesures :

  •  Développer, en lien avec la demande de l’emploi (actuel et à venir), la formation professionnelle (initiale et continue), notamment par l’alternance et l’apprentissage ; 
  •  Développer la formation des formateurs ; 
  •  Développer des politiques macroéconomiques cohérentes, coordonnées et soucieuses de la création d'emplois, particulièrement pour les jeunes ;
  • Garantir l'égalité d’accès à l’emploi ;
  •  Impliquer les acteurs socio-économiques dans la formation à l’emploi et prendre en compte l’environnement ; 
  •  Valider et certifier les acquis de l’expérience pour bâtir des passerelles entre les pratiques professionnelles et le système d’éducation et de formation ;
  •  Renforcer et rationaliser le financement de la formation professionnelle en prenant en compte les spécificités sectorielles.

 

Sport

 

Il nous faut développer le sport national comme il se doit, à tous points de vue, depuis le jeune âge, au niveau local, au niveau régional et au plan national. D’où nos propositions suivantes qui ne prétendent pas à l’exhaustivité:

  • Sensibiliser la population aux bienfaits du sport et encourager sa pratique dans les quartiers urbains et localités rurales (campements nomades ou semi-nomades compris). Sensibilisation soutenue, menée dans la durée et qui se traduise dans une pratique généralisée;
  • Développer l’éducation physique et sportive à l’école ;
  •  Garantir l’existence des installations et autres fournitures sportives pour répondre aux besoins en sport de la population, notamment chez les jeunes ;
  •  Promouvoir les rencontres et autres compétitions sportives entre localités de la région, entre villes de la région, entre pasteurs nomades de la région, entre citadins et ruraux;
  •  Promouvoir les compétitions sportives nationales de haut standard pour permettre à nos sportifs et à nos équipes de parvenir au plus haut niveau international;
  •  Développer le sport professionnel, notamment par la formation et l’offre d’opportunités de carrières sportives ;
  •  Renforcer les associations mais aussi les organismes publics chargés du sport, notamment par de meilleures pratiques de gestion, que ce soit au niveau de l’État ou ailleurs ;
  •  Viser l'excellence aux niveaux national et international dans le respect de l’esprit sportif (fair-play, dépassement de soi…).

 

 III- SOCLE ECONOMIQUE

 

Notre volonté politique est de rendre notre économie performante et inclusive en réalisant les conditions d’une telle transformation. Pour ce faire, nous proposons entre autres mesures :

 

 

Une politique économique générale porteuse

 

Un développement économique implique un environnement général favorable. Cet environnement passe par :

  • Une stabilité sociopolitique assise sur un État de droit et une démocratie inclusive;
  • Un cadre institutionnel aux règles claires et aux procédures administratives simplifiées;
  • Un système judiciaire indépendant, opérationnel et diligent ;
  • Une fiscalité attractive, laquelle passe notamment par des exonérations incitatives et des taux d’imposition compétitifs. Au niveau des recettes fiscales, ces mesures sont à compenser par la suppression des dépenses publiques injustifiées, un meilleur rendement fiscal et un élargissement de l’assiette fiscale où cela est possible;
  • Des infrastructures économiques opérationnelles et compétitives garantissant notamment les transports terrestres, maritimes, aériens, ou encore l’accès aux technologies de l’information et de la communication.
  •  Une offre compétitive en énergie et en eau;
  •  Un capital humain qualifié et dynamique;
  • Un système financier solide;  
  •  Un endettement public justifié et soutenable ;
  • Une inflation maîtrisée (inférieur à 3%);
  • Une gestion budgétaire publique rationnelle (mieux former et mieux payer les agents de l’État, éliminer les dépenses injustifiées…)
  • Une saine concurrence des opérateurs économiques sur le sol national ;
  • Un partenariat public-privé (PPP) raisonné pour alléger la pression sur le budget de l’État ;
  • Une capacité de réserves d’importations au moins égale à six mois.

 

Un entrepreneuriat digne de ce nom

 Dans ce secteur, nous voulons :

  • Développer une culture entrepreneuriale éco-socio-responsable, notamment à travers le système d’éducation et de formation;
  • Encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes, les femmes mais aussi chez les personnes handicapées voire chez les personnes âgées intéressées;
  • Renforcer le guichet unique pour la création simplifiée et rapide d’entreprises ;
  •  Optimiser l’accès au financement ;
  •  Accompagner les jeunes entrepreneurs dès le projet de création d’entreprise à des fins de pérennisation de leurs activités;
  •  Réserver un quota des marchés publics directs aux jeunes entrepreneurs.

  

Développer un tissu de petites et moyennes entreprises (PME)

 

Le développement des petites et moyennes entreprises (PME) passe, compte tenu de leur vulnérabilité, par un appui multiforme. Il convient notamment de :

  • Favoriser la créativité et l’innovation au sein des PME, notamment par la formation ;
  • Promouvoir la compétitivité des PME pour favoriser leur croissance et leur intégration dans les marchés régional et international;
  • Garantir l’accès à un système financier durable et stimulant ;
  • Informer régulièrement les PME sur les différents secteurs de l’économie;
  • Faciliter la migration des petites entreprises vers les moyennes entreprises et l’évolution de ces dernières vers les grandes entreprises.

 

 

Rendre le pays attractif pour les investissements étrangers

 

Il nous faut attirer, dans un esprit de responsabilité environnementale et sociale, les investissements étrangers qui sont un levier de développement. Pour ce faire, nous voulons notamment :

  • Offrir un environnement général propice aux affaires (voir politique économique générale);
  • Mettre en avant nos atouts réels ou potentiels (hub logistique, vaste hinterland allant au-delà de l’Éthiopie, énergie à coût compétitif, potentiel humain qualifié, coût raisonnable de la vie, etc.);
  •  Revoir le code des investissements pour le rendre plus attractif dans sa conception comme dans son fonctionnement, y compris au plan des procédures administratives qu’il convient de simplifier à tous les niveaux pertinents pour la réussite des affaires ;
  •  Réduire les délais d’examen des dossiers d’admission au code des investissements;
  •  Garantir une sécurité juridique et judiciaire optimale aux affaires ;
  •  Adapter la formation professionnelle aux besoins des employeurs;
  •  Rendre la fiscalité des sociétés attractive.

 

 

Développer le commerce extérieur et le tourisme

 

L’importance du commerce extérieur et du tourisme va de soi pour l’économie d’un pays. Leur développement à Djibouti implique notamment de :

  • Insister sur notre potentiel touristique écoresponsable et sur la vocation de notre pays à commercer avec le reste du monde selon une stratégie claire, cohérente et transparente ;
  • Fournir et diffuser les informations sur les opportunités commerciales et touristiques ;
  • Doter notre diplomatie, à commencer par nos ambassades, des moyens nécessaires pour attirer acteurs commerciaux et autres touristes étrangers ;
  • Consolider nos relations commerciales et touristiques avec nos partenaires traditionnels, sans négliger les autres ;
  • Étendre le marché et le tourisme locaux à travers des accords avec les pays de la région ;
  • Développer la formation aux métiers du tourisme et du commerce extérieur ; 
  • Promouvoir l’artisanat national pour en faire un levier de commerce et de tourisme. 

 

IV- SOCLE INFRASTRUCTURES, ENERGIE ET EAU

 

 

Transports

 Il convient notamment de :

  • Mieux gérer tous nos ports et les placer résolument au service du développement du pays ;
  • Mieux gérer les zones franches et autres zones logistiques existantes afin de renforcer la position de Djibouti comme hub logistique régional ;
  • Créer dans le secteur de Nagad et de Daasbio une plate-forme multimodale permettant de faire l’interconnexion des ports avec le nouveau chemin de fer et l’aéroport international d’Ambouli;
  • Construire une route Nagad/Holl-Holl/Daasbio/Ali-Sabieh/Galileh pour faciliter le transbordement des marchandises entre Djibouti et l’Éthiopie et désengorger l’axe routier Djibouti-Dikhil-Galafi ;
  • Renforcer l’axe routier reliant Tadjourah à l’Éthiopie pour y encourager le trafic régional;
  • Créer un dry port à Galafi (Dikhil) et un autre à Balho (Tadjourah) pour accroître les opportunités d’emploi au Sud-ouest et au Nord ;
  • Développer le réseau routier djiboutien dont la longueur actuelle ne dépasse guère les 3000 kilomètres, bitumés à 17% seulement;
  • Développer les transports maritimes entre le Sud et le Nord du pays en privilégiant les navires émergents à énergie propre ;
  • Renforcer la qualité et la gestion du chemin de fer;
  • Développer les transports urbains reposant sur les énergies propres (solaire, géothermique, éolienne) : vélo, bus, trams, etc.
  • Paver le réseau piéton dans les villes;
  • Relever judicieusement le niveau de l’aéroport international d’Ambouli et étudier les voies et moyens écoresponsables de viabiliser les deux aéroports internationaux annoncés;  
  • Réhabiliter de manière raisonnée la compagnie nationale aérienne Air Djibouti.

Il va sans dire que toute cette politique des transports doit se mener en cohérence avec la politique générale de développement économique et social que nous voulons inclusive, performante et respectueuse de l’environnement.

 

Technologies de l’information et de la communication ou l’ère digitale

 

L’état actuel de notre secteur des technologies de l’information et de la communication n’est pas une fatalité. Notre volonté politique est de le démontrer par les actes, particulièrement en négociant le tournant digital. Pour ce faire, nous voulons, entre autres mesures :

  • Comprendre et s’approprier les tenants et aboutissements de cette nouvelle ère ;
  • Considérer le digital comme l’une des réponses aux défis socio-économiques de notre pays ;
  • Garantir un accès plein et libre à Internet, notamment en ouvrant le secteur des télécommunications et en déployant les réseaux Internet à haut débit sur tout le territoire national ;
  • Transformer l’opérateur Djibouti Télécoms en un moteur de l’économie digitale ;
  • Réduire drastiquement le coût de l’accès à l’Internet haut débit ;
  • Assurer pour tous la formation aux outils et à l’intelligence numériques ;  
  • Mettre en place un cadre juridique et institutionnel adapté au numérique pour favoriser son essor et protéger nos données, notre vie privée et notre vie citoyenne de la cybercriminalité ;
  • Valoriser et miser sur le capital humain ;

 

De la sorte, le numérique peut être mis au service de :

  • L’éducation pour tous : le numérique permet notamment l’exploitation des données (le nerf de l’information et de la nouvelle économie) et de l’intelligence artificielle ; 
  • La santé pour tous : le digital favorise la prévention, le parcours des patients, l’accès aux soins pour toutes les couches et régions du pays, sans compter que la télémédecine et l’intelligence artificielle peuvent être mobilisées au service d’une médecine inclusive ;
  • Une économie partagée : le commerce électronique est le futur et le secteur privé doit être encouragé à l’embrasser, sachant que, grâce au digital, l’accès à la finance et à la bancarisation est possible pour le plus grand nombre de nos citoyens ;
  • Une agriculture intégrée :  l’adoption du digital par les agriculteurs permet d’améliorer les pratiques et l’exploitation de nos terres ;
  • Une culture plurielle et accessible :  avec le digital la culture devient plus accessible, permettant de mieux nous ressourcer dans nos cultures nationales tout en nous ouvrant au monde ;
  • Une énergie propre et moins chère : produire une énergie renouvelable et propre mais surtout répondant à nos usages ;
  • Une administration moderne et accessible : l’e-gouvernement ;
  •  La ville de demain : la ville intelligente de demain n’est possible que grâce au digital. 

  

Énergie

 

 Il nous faut notamment :

  • Traduire dans les faits la promesse de baisser les factures d’électricité de 2011 ;
  • Développer de manière écoresponsable nos énergies nouvelles et renouvelables : géothermie, énergie solaire, énergie éolienne et énergie marémotrice ;
  •  S’appuyer, lorsque cela est pertinent, sur le secteur privé pour développer l’offre énergétique ;
  •  Revoir à tous les niveaux la gouvernance énergétique qui est connue pour sa faible efficacité et sa corruption ;
  •  Recourir, si la situation l’exige, aux possibilités pérennes de la coopération régionale.

 

 

Eau

 Il nous faut notamment :

  • Respecter les écosystèmes aquatiques et les préserver pour les générations futures ;
  • Compléter les études des réservoirs souterrains et mieux évaluer la quantité et la qualité des eaux souterraines sur l’ensemble du territoire;
  •  Améliorer la captation des eaux pluviales à la fois pour la consommation directe (en milieu pastoral) et pour aider à la recharge des nappes phréatiques;
  •  Mieux gérer les eaux usées et gagner ainsi des ressources en eau pour des besoins spécifiques mais aussi améliorer la santé des populations exposées aux eaux non-assainies;
  •  Accélérer et compléter la rénovation des réseaux vieillissants qui sont sources de fuites importantes d’eau et d’autant de pertes;
  •  Mettre en place une tarification équitable, en instaurant notamment un tarif réellement social;
  •  Sensibiliser les usagers à la nécessité d’une consommation responsable des ressources en eau;
  •  Renforcer la gestion de l’ONEAD à tous les niveaux (humain, managérial, technique, etc.);
  •  Mobiliser, où les besoins l’exigent, la coopération régionale pour accéder aux ressources en eau des pays limitrophes, au plus près de nos frontières terrestres.

 

 V- SOCLE ENVIRONEMENT ET DEVELOPPEMENT RURAL

 

 

Environnement

 

Notre volonté politique est de protéger notre environnement pour nous protéger, nous et les générations futures. Pour ce faire, nous voulons notamment :

  • Lutter contre la dégradation des terres, de l'eau, de la végétation et de l'air qui constituent nos systèmes de survie ;
  • Assurer une gestion durable des ressources naturelles du pays et encourager, autant que possible, l'autosuffisance en nourriture et en énergie ;
  • Promouvoir l’adoption par la population des modes de vie, de consommation et de production durables.
  •  Préserver la diversité du patrimoine naturel et culturel, avec la participation effective de tous les secteurs de la société ;
  •  Sensibiliser le public aux liens essentiels entre l’environnement et le développement de manière à promouvoir la participation individuelle et collective à la protection environnementale.

 

L’environnement passe aussi par la gestion des risques et catastrophes

 

L’environnement c’est aussi la gestion des risques et catastrophes. D’où l’urgence, entre autres mesures, de :

  •  Renforcer l’efficacité des mécanismes institutionnels et assurer la coordination des activités de tous les acteurs intervenant dans la réduction et la gestion des risques et catastrophes ;
  •  Assurer l'identification, l'évaluation et le suivi des risques et catastrophes ;
  •  Développer la prévision et l'alerte précoce, notamment par une communication réactive et sécurisée ;
  •  Assurer une réponse et un secours efficaces par une approche bienveillante des besoins des couches vulnérables de la société ;
  •  Conduire, pour une vie plus sûre, la reconstruction comme une opportunité de rendre ce qui a été détruit plus résilient aux risques et catastrophes ;
  •  Promouvoir dans le pays une culture de prévention, de préparation et de résilience grâce aux connaissances modernes, à l'innovation et à l'éducation ;
  •  Renforcer les règles et le régime de conformité pour créer un environnement favorable ;
  •  Promouvoir la coordination régionale et internationale de la gestion des risques et catastrophes, en particulier pour ceux traversant les frontières telles que la Covid-19.

 

 

Développement rural

 

Le développement d’un pays n’est pas qu’urbain, il ne s’adresse pas qu’aux villes. Il concerne aussi la campagne qu’il doit tirer vers le haut. D’où nos mesures qui suivent :

  • Sensibiliser les pasteurs nomades et semi-nomades aux bienfaits de la vie sédentaire (accès aux services de base tels que l’éducation, la santé, l’accès aux infrastructures, etc.) ;
  • Promouvoir l’agriculture dans une optique d’appropriation écoresponsable, de sécurité alimentaire et de génération de revenus ;
  • Développer la pêche de manière écoresponsable ;
  • Promouvoir un élevage capable de concilier héritage ancestral et adaptation à la vie sédentaire ;
  • Soutenir l’artisanat rural dans une optique à la fois culturelle et économique ; 
  • Encourager la mobilité professionnelle des ruraux pour une meilleure distribution des activités économiques dans le paysage rural ;
  • Développer la recherche sur le développement rural, notamment pour innover de manière endogène.
  • Mobiliser la coopération internationale pour tirer profit des expériences pertinentes et transférables dans le contexte djiboutien. 

 

VI- SOCLE INSTITUTIONNEL

 

 

État de droit, démocratie et droits de l’Homme

 

Pour redresser la situation au plan de l’État de droit, de la démocratie des droits humains, nous voulons, entres autres mesures :

  • Faire en sorte, notamment dans la pratique du pouvoir, que l’État de droit, la démocratie et le respect des droits de l'Homme soient effectifs ;
  • Détribaliser la vie politique et l’administration ;
  • Instituer le Sénat que prévoit la Constitution djiboutienne;
  • Mettre fin à l’impunité ;
  • Mettre en place un mécanisme national Vérité et Concorde ;
  • Dédommager les victimes de la dictature ;
  • Réformer telle ou telle institution lorsque cela est nécessaire, pour empêcher la reproduction des injustices passées ;
  • Développer, dans le domaine de l’éducation et dans d’autres, une culture de Mémoire qui s’incarne dans des pratiques et des lieux de mémoire;
  • Rétablir et renforcer la crédibilité du système judiciaire et du pouvoir législatif;
  • Renforcer l’indépendance du Conseil constitutionnel.

 

Décentralisation

 

Nous entendons renforcer la décentralisation dans une optique d’enracinement démocratique et de développement local. Pour ce faire :

  • Rendre les entités décentralisées encore plus proches de la population en revoyant les niveaux de décentralisation; 
  • Encourager la démocratie participative et l’engagement populaire dans la vie publique décentralisée, notamment chez les jeunes et les femmes; 
  • Former les ressources humaines aux outils et aux bonnes pratiques de la gestion publique décentralisée;
  • Sensibiliser aux liens bénéfiques entre décentralisation et développement local;
  • Promouvoir le développement local par les locaux;
  • Accroître les compétences et les ressources des entités décentralisées.

 

Élections, Partis politiques, Opposition 

 

Ici, il s’agit, entre autres, de :

 Mettre en place une commission électorale nationale indépendante (CENI) paritaire et permanente, chargée des élections depuis la confection des listes jusqu’à la publication des résultats;

  •  Restaurer la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux;
  • Renforcer la dose de proportionnelle dans le mode de scrutin;
  • Mettre fin aux entraves à la déclaration et au fonctionnement des partis politiques;
  •  Instaurer un code de conduite des partis politiques ;
  •  Doter l’opposition d’un statut valorisant.

 

Communication

 

Il nous faut notamment :

  • Garantir la liberté d’expression et de la presse;
  • Assouplir les règles de création des titres de presse et des médias audiovisuels;
  • Soutenir les titres de presse indépendants, notamment par un appui matériel (imprimerie, papier de tirage, etc.);
  • Soutenir les médias audiovisuels indépendants, notamment par une répartition équitable des publicités;
  • Encourager les radios associatives comme moyen de liaison, notamment en milieu rural.

 

 

Diaspora

 

Prendre, entre autres meures, ce qui suit :

  • Créer un ministère de la diaspora pour mieux insérer celle-ci dans la vie collective nationale et dans l’effort de développement ;
  • Autoriser la double nationalité dans un esprit constructif ;
  • Garantir les droits politiques aux Djiboutiens détenteurs d’une autre nationalité, notamment le droit d’élire et celui d’être élu ;
  • Inciter la diaspora à investir dans le pays ;
  • Offrir à la diaspora, autant que possible, des prestations transférables, notamment en matière de pension. 

 

 

Lutte contre la corruption

 

Il s’agit notamment de :

  •  Renforcer l'intégrité politique et l’imputabilité (responsabilité de ses actes) ;
  • Développer une culture d’intégrité, notamment par la promotion en famille comme à l’école des valeurs d’honnêteté et d’intégrité ;
  • Combattre l’impunité des actes de corruption (active comme passive) ;
  • Veiller à l’adéquation salaires/coût de la vie;
  • Améliorer l'efficacité des services publics et renforcer la qualité de leurs prestations ;
  • Garantir l'équité et la transparence dans la passation des marchés publics ;
  • Faire évoluer et cesser, par la sensibilisation et l’éducation, les habitudes qui incitent à la corruption.

 

 VII- SOCLE DEFENSE ET SECURITE

 

Pour redresser la situation de nos forces de défense et de sécurité, il faut notamment :

  • Rétablir la crédibilité républicaine desdites forces de défense et de sécurité;
  • Restaurer l’obligation de réserve et la neutralité politique des forces de défense et de sécurité;
  • Repenser le service national actuel, dénommé Service national adapté, pour le rendre capable, entre autres, d’associer la population en âge et en état de le faire à la défense du pays;
  •  Faire en sorte que les forces de défense et de sécurité contribuent à l’effort de développement national. Ce, dans des domaines aussi divers que l’éducation, la formation, la santé, ou encore l’aménagement du territoire, particulièrement dans les régions de l’intérieur.

 

 

 

VIII- SOCLE RELATIONS EXTERIEURES

 

En République de Djibouti, pays modeste de taille mais privilégié par sa situation géographique et dont le peuple aspire ardemment à la démocratie, la politique extérieure doit notamment :

  •  Prendre la mesure des enjeux qui sont sa raison d’être ;
  •  Favoriser l’atteinte des objectifs de développement du pays : objectifs économiques (investissements, promotion du tourisme, contrats commerciaux, etc.), objectifs d’intégration régionale raisonnée, objectifs de rayonnement culturel, etc.
  • Saisir les opportunités et possibilités liées à notre appartenance afro-arabe et à nos liens étroits avec des pays d’autres continents ; 
  •  Contribuer, autant que faire se peut, à la bonne marche des affaires de la Corne de l’Afrique, du continent et du monde, en accord avec les valeurs de la Nation telles que l’amitié entre les peuples, le respect mutuel, la tolérance et la paix.

Le projet politique

02/05/15 : DAF au micro de Nabad-Nantes

Cycle de conférences du MRD : Thème du jour :TRIBU ET Tribalisme

Afhayeenka dallada Mucaaradka ah ee USN Daahir Axmed Faarax Oo Ka Hadlay Xadhiga Dr

Janvier 2011 : Message de DAF aux Djiboutiens