La sécurité alimentaire est un impératif de santé publique. Une population qui ne dispose pas d’une nourriture suffisante ne peut pas rester en bonne santé et connaître le bien-être. Cela pose d’entrée la question de l’accès à une alimentation suffisante. L’un des facteurs qui conditionnent cet accès est le prix dont l’impact ne peut être négligé. En effet, une offre alimentaire chère n’est pas accessible à tous et crée une situation de pénurie pour les modestes revenus. Un autre facteur est la qualité : une alimentation dont la qualité n’est pas suffisante, est source de risques sanitaires pour la population. Un troisième facteur est la source d’approvisionnement qui doit être sûre et durable. En d’autres termes, une sécurité alimentaire passe par une offre alimentaire suffisante en quantité, en qualité, disponible de manière pérenne et à des prix accessibles à tous.
A Djibouti, la sécurité alimentaire laisse beaucoup à désirer. Quantitativement, nous importons presque tout l’extérieur et dépendons donc des fluctuations du marché alimentaire international. Notre maitrise des sources d’approvisionnement est donc inexistante. Tarifairement, les pratiques ne favorisent pas l’accès de tous à une alimentation suffisante. Quant à la qualité, malgré la création récente d’un laboratoire nationale d’analyses alimentaires, elle n’est pas une préoccupation des décideurs. Il nous faut alors :
- Accroître autant que faire se peut la production alimentaire djiboutienne, notamment par le développement des ressources humaines (producteurs et distributeurs), des techniques (de production-distribution) et de l’accès au financement ;
- Favoriser les circuits courts de distribution pour réduire la chaîne des coûts et prévenir la cherté des produits ;
- Suivre une politique rationnelle d’approvisionnement auprès du marché alimentaire international pour garantir des importations présentant le meilleur rapport qualité-quantité-prix ;
- Développer la recherche scientifique sur notre alimentation pour améliorer la qualité et la sécurité alimentaires ;
- Aligner les règlementations nationales sur les meilleurs standards internationaux ;
- Renforcer le système national de contrôle des aliments (organisation, formation du personnel, équipements techniques, procédures, fiabilité des résultats, etc.) ;
- Promouvoir l'éducation des consommateurs et les initiatives de sensibilisation communautaire pour une alimentation équilibrée.