La formation professionnelle est l’un des facteurs essentiels qui favorisent l’accès à l‘emploi. Sans formation professionnelle, sans les compétences nécessaires pour occuper un poste de travail, il est difficile de trouver un emploi, du moins un emploi qualifié. C’est pourquoi il y a consensus autour de la relation formation-emploi.
A Djibouti, la formation professionnelle, particulièrement pour les emplois dits techniques, a longtemps été le parent pauvre du système éducatif. Elle le reste encore largement. En effet, bien que, comme en témoigne son récent changement de nom, le ministère de l’éducation ait expressément reçu pour mission l’éducation nationale et la formation professionnelle, cette dernière n’est pas satisfaisante. Elle connaît un problème d’adéquation de son offre aux besoins de l’économie mais aussi un déficit de reconnaissance sociale. Le déficit de reconnaissance sociale plonge ses origines dans la période coloniale où la formation professionnelle était reléguée au second rang par rapport à l’enseignement général. Elle recevait les apprenants jugés inaptes à faire des études d’enseignement général. C’était la solution de seconde chance pour celles et ceux jugés peu bons à l’école coloniale.
Sur le front de l’emploi, par manque d’une réelle volonté politique en la matière et d’une stratégie effective de développement socioéconomique, les opportunités ont toujours été et restent maigres. De plus, en l’absence d’un recrutement équitable fondé sur une évaluation objective, les rares emplois vont essentiellement aux candidats qui bénéficient d’un appui de proches influents. C’est le népotisme, non le mérite, qui préside à la sélection pour l’emploi.
Pour remédier à cette situation et combattre sans relâche le chômage, il nous faut une stratégie écoresponsable de croissance inclusive et de formation professionnelle réhabilitée et efficace. Pour ce faire, il nous faut notamment :
- Développer des politiques macroéconomiques cohérentes, coordonnées et soucieuses de la création d'emplois, particulièrement pour les jeunes ;
- Garantir l'égalité d’accès à l’emploi ;
- Développer, en lien avec l’offre d’emplois (actuelle et à venir), la formation professionnelle (initiale et continue), notamment par l’alternance et l’apprentissage ;
- Développer la formation des formateurs ;
- Impliquer les acteurs socio-économiques dans la formation à l’emploi et prendre en compte la protection de l’environnement ;
- Valider et certifier les acquis de l’expérience pour bâtir des passerelles entre les pratiques professionnelles et le système d’éducation et de formation ;
- Renforcer et rationaliser le financement de la formation professionnelle en prenant en compte les spécificités sectorielles.