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La défense et la sécurité intérieure sont deux fonctions indispensables pour un État. Elles sont au nombre de ses missions régaliennes. En effet, un pays ne peut pas fonctionner sans défense, ni sécurité intérieure.
Un pays a besoin de garantir l’intégrité de son territoire national. C’est la raison d’être des forces armées qui ont pour mission de défendre le pays sur terre, sur mer et par air. D’où leur structuration en armée de terre, armée de l’air et marine, placées toutes trois sous le commandement d’un état-major général qui en assure l’unité d’action.
Un pays a également besoin d’une force de sécurité intérieure. C’est la raison d’être de la police et, le cas échéant, de la gendarmerie. Elles sont chargées du maintien de l’ordre, soit une mission de police administrative, et de la police judiciaire, soit une mission d’auxiliaire de la justice.
Au sein ou en dehors des forces de défense (armée) et de sécurité (police et gendarmerie), les États se dotent de services chargés du renseignement et des opérations clandestines pour faire face aux menaces extérieures et intérieures. Ainsi, pour prendre des exemples parmi les plus connus au monde, la CIA (Central Intelligence Agency) aux États-Unis d’Amérique et la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) en France sont chargées du renseignement et des opérations clandestines extérieures, tandis que le FBI américain (Federal Bureau of Investigation) et la DGSI française (Direction générale de la sécurité intérieure) agissent en matière de renseignement intérieur et de police judiciaire.
Les forces de défense et de sécurité, pour être crédibles, doivent être suffisamment dotées en moyens humains et matériels opérationnels.
Dans notre pays, existent des forces armées appelées Forces armées djiboutiennes (FAD) composées d’une armée de terre, d’une petite force aérienne et d’une modeste marine qui coexiste avec une petite formation de garde-côtes. Il existe aussi une police et une gendarmerie. Il existe encore une direction de la sécurité intérieure et extérieure communément appelée SDS (Service de documentation et de sécurité) ainsi qu’une garde républicaine chargée de la protection de la présidence de la République comme de l’escorte et autres honneurs aux hautes autorités. Les militaires et gendarmes sont rattachés au ministère de la Défense, la police au ministère de l’Intérieur, le SDS et la garde républicaine à la présidence de la République.
Alors, ces forces sont-elles crédibles ? En clair, sont-elles suffisamment dotées de moyens humains et matériels opérationnels et agissent-elles dans un esprit républicain ? Disons-le franchement, nos forces de défense et de sécurité sont, au-delà de leurs moyens à revoir, à ce point politisées qu’elles sont davantage au service du régime qu’au service régalien de la Nation. Ce qui importe plus que tout à leurs chefs, c’est le maintien en place du régime autoritaire. C’est là une conséquence de la dérive autocratique qui a fait de l’État national un État personnel.
Pour redresser la situation de nos forces de défense et de sécurité, il faut notamment :
- Rétablir la crédibilité républicaine desdites forces de défense et de sécurité ;
- Restaurer l’obligation de réserve et la neutralité politique des forces de défense et de sécurité ;
- Repenser le service national actuel, dénommé Service national adapté, pour le rendre capable, entre autres, d’associer la population en âge et en état de le faire à la défense du pays ;
- Faire en sorte que les forces de défense et de sécurité contribuent à l’effort de développement national. Ce, dans des domaines aussi divers que l’éducation, la formation, la santé, ou encore l’aménagement du territoire, particulièrement dans les régions de l’intérieur.