L’enseignement supérieur a longtemps été absent du paysage éducatif djiboutien. Longtemps, le lycée d’État de Djibouti était au sommet de l’enseignement local officiel. La première offre locale d’enseignement supérieur date de 1990. Elle émane du Centre de formation du personnel de l’Éducation nationale (CFPEN) qui absorbe l’École normale des instituteurs. Le CFPN propose un DEUG (Diplôme d’études universitaires générales) de lettres destiné à former des professeurs de français en collège avec l’appui de l’université française de Grenoble. Vont suivre, dans la décennie 1990, une offre de formation supérieure courte proposée par le lycée d’État et sanctionnée par le BTS (Brevet supérieur de technicien) et un DEUG du CFPEN pour former des professeurs de mathématiques en collège.
C’est seulement en 2000 que s’ouvre le Pôle universitaire de Djibouti (UD) qui devient Université de Djibouti (UD) en 2006. De cette offre d’études universitaires, des milliers de jeunes ont bénéficié. Pour autant, l’université n’est pas à l’abri des critiques. Ses propres enseignants chercheurs pointent ses insuffisances dans un courrier adressé au ministre de tutelle le 16 novembre 2020. Ils pointent ‘’des dysfonctionnements multiformes, notamment relevés par divers rapports gouvernementaux’’ et qualifient l’UD de ‘’grand lycée’’. L’université de Djibouti a donc du chemin à parcourir pour parvenir au niveau des meilleurs établissements mondiaux.
De même, la recherche reste largement à développer. Pour l’heure, elle est limitée à deux institutions : le Centre d’études et de recherches de Djibouti (CERD) et l’Université de Djibouti. Mais même au CERD et à l’UD, la recherche apparaît encore embryonnaire. Au CERD, les chercheurs sont peu nombreux et les moyens à disposition limités. A l’Université de Djibouti, la recherche ne semble pas être une priorité puisque les enseignants chercheurs parlent d’’’absence d’une véritable stratégie de développement de la recherche universitaire’’ et de ‘’motifs de verser immédiatement dans le pessimisme’’.
Notre volonté politique en la matière de remédier à cette situation et de donner à l’enseignement supérieur et à la recherche toute leur place.
Concrètement, nous entendons :
Mettre en place un conseil national inclusif de l’enseignement supérieur et de la recherche : sa voix doit compter à tous les niveaux de la politique publique en la matière ;
Développer l’offre d’enseignement supérieur en qualité comme en quantité ;
Garantir à tous l’accès à l’enseignement supérieur ;
Développer la recherche à l’université, au CERD et ailleurs, notamment en la dotant de moyens suffisants et en valorisant le statut du chercheur ;
Faire de l’enseignement supérieur et de la recherche un pôle d’excellence, un levier majeur de développement et une source de rayonnement régional et international pour notre pays.