La jeunesse est l’avenir de la Nation, car sans les jeunes la société ne se renouvelle pas. Une jeunesse développée est donc une société assurée de son avenir.
A Djibouti, les moins de 35 ans représentent plus de 70% de la population générale avec un fort taux de chômage estimé à 70%.
En faveur de la jeunesse, la première idée qui vient à l’esprit est, à juste titre, l’éducation. Laquelle est indispensable aux jeunes pour qu’ils se socialisent (se construisent socialement autour des valeurs et de la culture) et acquièrent du savoir (par un processus qui les implique). Elle passe par la famille comme par l’école. Mais la socialisation familiale et scolaire ne suffit pas pour que les jeunes deviennent des adultes à part entière, c’est-à-dire pleinement insérés dans la société. Ils ont besoin des moyens de leur insertion.
De fait, en plus du savoir académique, des valeurs et de la culture (au sens de manières de penser, de sentir, de croire et d’agir), la jeunesse a besoin d’autonomie économique, condition de son insertion sociale. Sans cette autonomie économique, la jeune personne se retrouve matériellement démunie, moralement fragilisée et socialement marginalisée. D’où l’importance de la formation professionnelle. Pas une formation au rabais, plaquée depuis l’extérieur, figée et peu efficace. Il faut à la jeunesse une formation en pleine prise avec les besoins de l’économie. Les jeunes doivent être formés pour développer leurs talents et s’adapter à une économie sans cesse travaillée par les évolutions de toutes sortes. Clairement, il faut leur permettre de s’insérer dans l’économie à la sortie du dispositif de formation et de s’adapter aux évolutions de cette même économie. A l’évidence, la formation ne doit pas se limiter à la phase initiale, ne viser que la primo-insertion professionnelle, elle doit être en permanence disponible pour répondre à la demande de perfectionnement, de reconversion ou de développement personnel de la jeune personne devenue adulte. C’est une formation tout au long de la vie qu’il nous faut. Et, notons-le, cela n’est pas en contradiction avec le principe de l’apprentissage au long de l’âge qui régit le rapport au savoir chez les pasteurs nomades que nous sommes.
Professionnellement formée et économiquement autonome, la jeune personne est bien plus à même de s’insérer socialement et de se vivre en adulte épanoui et citoyen.
Ainsi, le MRD propose de :
- Prioriser au plus haut point la lutte contre le chômage des jeunes, ce qui passe notamment par la mise en place d’un dispositif efficace d’accompagnement (dont la formation) à l’emploi et à l’entrepreneuriat, le choix entre emploi et création d’entreprise étant laissé au (à la) jeune. A cet égard, la formation à l’entrepreneuriat doit être promue parallèlement à la mise en place d’un financement adéquat des projets de création d’entreprises. Pas une promotion de façade du genre Centre du Leadership et de l’Entrepreneuriat (CLE) qui, à peine né, est pointé du doigt pour déficit de transparence, mais une promotion inclusive et efficace visant à développer notre tissu économique à générer emplois et revenus. Nous voulons faire de la jeunesse le fer de lance du développement ;
- Rendre les programmes de formation plus adéquats à la demande du marché du travail ;
- Prévenir et combattre la consommation des drogues et la délinquance, ce qui passe notamment par l’encouragement du goût du sport, de la bonne hygiène de vie et de la culture ;
- Rendre accessibles les services de santé pour les jeunes ;
- Promouvoir la participation de la jeunesse à la vie démocratique et publique, notamment à l’échelon local ;
- Améliorer de manière responsable l'accès aux technologies de l’information et de la communication pour les jeunes ;
- Sensibiliser et éduquer les jeunes à la protection de l’environnement ;
- Protéger et insérer dans la société les jeunes à besoins spécifiques dont les handicapés. Ils doivent trouver leur pleine place dans la vie éducative, formative, professionnelle, économique, sociale, sportive et culturelle du pays.