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Que l’on survole ou sillonne les quartiers populaires de nos villes et autres localités rurales, c’est-à-dire les zones où vit l’immense majorité des Djiboutiens, le mal-logement frappe l’attention. A une minorité près, les Djiboutiens s’entassent dans des taudis faits de bric et de broc où prédominent la tôle galvanisée et la planche. Ce, sur des parcelles de terrain souvent peu viabilisées et au statut juridique généralement précaire.

A l’évidence, les occupants de tels abris de fortune ne sont à l’abri ni de la chaleur, ni des précipitations. Subir la canicule et ses effets, subir la pluie et ses conséquences telles que les eaux qui stagnent et leur lot de moustiques à paludisme, bref souffrir en saison pluvieuse comme en période chaude, est le sort peu enviable de la plupart des Djiboutiens. 

Des témoignages concordants rapportent qu’un Chef d’État connu pour son engagement social dans le pays sien et ses succès contre la pauvreté, a demandé aux autorités djiboutiennes si la banlieue populaire Balbala de la capitale, qu’il venait de survoler avant d’atterrir à l’aéroport international d’Ambouli en janvier 2015, était un camp de réfugiés livrés à eux-mêmes. Tant il ne pouvait imaginer que, plusieurs décennies après l’Indépendance nationale, les gouvernants de Djibouti laissent encore un si grand nombre de leurs compatriotes et gouvernés dans de telles conditions de logement et d’existence.

Alors, le mal-logement, un problème insoluble à Djibouti ? La réponse est clairement non. Se loger décemment est à la portée de chaque Djiboutien si les conditions d’accès à ce droit humain fondamental sont réunies par l’État.

La première de ces conditions est, bien entendu, une économie performante et inclusive qui permette à chaque Djiboutien de gagner un revenu suffisant pour subsister décemment.

La seconde condition du logement décent est la mise en place d’un mode de financement de l’habitat accessible au plus grand nombre. Pourquoi ? Parce que le crédit commercial, souvent trop cher à Djibouti, n’est pas adapté à un plan national de logement. Parce qu’un financement raisonné du logement requiert un faible taux d’intérêt et un remboursement suffisamment étalé dans le temps, c’est-à-dire la prise en compte des moyens de chacun.

La troisième condition est une gestion du domaine public qui ne réserve pas les concessions domaniales à quelques privilégiés en raison de ses pratiques tarifaires mais qui favorise l’accès de tous à la propriété. Comment réaliser une telle gestion ? En revoyant de manière raisonnée les droits de concession dont on sait qu’ils comprennent principalement le coût de la viabilisation du terrain à bâtir et les frais de transfert de la propriété. Dans un pays de moins d’un million d’âmes, pour une superficie de plus de 23 000 km2, il est tout à fait possible de mettre à la disposition des Djiboutiens des parcelles de terrain inclusives.

Une autre condition est de faire preuve d’imagination quant aux techniques et matériaux de construction. A cet égard, il convient de s’inspirer de l'expérience d'ailleurs, surtout dans les contextes comparables au nôtre, de recourir aux matériaux locaux et de construire bioclimatique. Nos roches locales sont donc à interroger : elles ont quelque chose à nous dire et à nous offrir.

Il va de soi que tout cela exige une volonté politique qui se traduise dans une stratégie nationale de logement bien pensée, effectivement mise en œuvre et régulièrement évaluée. Une telle volonté politique, nous anime. D’où le plan national du logement que nous proposons et qui vise notamment à :

  • Créer un ministère performant du logement pour conduire la politique du gouvernement en la matière ;
  • Placer sous ce ministère toutes les institutions publiques impliquées dans la politique du logement et les restructurer pour les rendre transparentes, inclusives, efficaces, efficientes, réactives et coordonnées ;
  • Garantir un dispositif de financement du logement accessible à tous ;
  • Intensifier la construction des logements sociaux pour les couches à bas revenu ;
  • Offrir à prix abordables des logements à location-vente pour les couches à revenu moyen ;
  • Promouvoir le recours aux matériaux locaux et aux règles bioclimatiques pour la construction des logements ;
  • Encourager la participation écoresponsable du secteur privé à l’offre de logements ;
  • Améliorer sans relâche, par l’emploi et l’activité indépendante, la capacité économique de la population à posséder un logement, ou à en louer un si elle le désire.

Le projet politique

02/05/15 : DAF au micro de Nabad-Nantes

Cycle de conférences du MRD : Thème du jour :TRIBU ET Tribalisme

Afhayeenka dallada Mucaaradka ah ee USN Daahir Axmed Faarax Oo Ka Hadlay Xadhiga Dr

Janvier 2011 : Message de DAF aux Djiboutiens