Dans notre culture ancestrale de type pastoral, l’âge est central. Il est central au plan éducatif car plus l’on avance dans l‘âge, plus l’on acquiert du savoir. De la sorte, la personne est considérée comme plus sachante que celles moins âgées qu’elle. Il en résulte que l’âge est central dans la reconnaissance sociale. En d’autres termes, la prépondérance va aux plus âgés dans les interactions sociales parce qu’ils ont vécu plus, sont plus expérimentés, plus sachants que les moins âgés. Notre vie urbaine elle-même donne à voir cette centralité de l’âge en certaines interactions sociales. C’est notamment le cas lors des demandes en mariage, des litiges et autres réunions communautaires.
Du reste, la primauté de l’âge dans l’espace social est un phénomène commun aux sociétés africaines et non une spécificité djiboutienne. A sa manière, la célèbre formule de l’écrivain et ethnologue malien Cheik Amadou Hampâté Bâ, le rappelle : ‘’En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle’’.
Les personnes âgées sont ainsi porteuses de valeurs, de ressources culturelles, de savoirs et de savoir-faire, d’expériences de toutes sortes et de sagesse. Alors, il nous faut, entre autres efforts :
- Affirmer la place active qui revient aux personnes âgées dans la société d’aujourd’hui et les prendre en compte de manière coordonnée dans les politiques publiques ;
- Créer un environnement favorable permettant aux personnes âgées de vivre dignement, notamment en améliorant leur mobilité interne (dans leur milieu de vie) et externe (vers l’espace social) ;
- Protéger les personnes âgées de toutes formes d’abus ;
- Promouvoir la participation des personnes âgées à l’effort de développement national dans tous les domaines, notamment dans les secteurs de la culture, de l’éducation et de la formation ;
- Aider les personnes âgées à poursuivre leur développement personnel.