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Le Président : Daher Ahmed Farah.

 

Courte biographie de Daher Ahmed Farah

(DAF)

 

Un fils du peuple

 

Né le 1er janvier 1962 à Dikhil en République de Djibouti, Daher Ahmed Farah, ou DAF comme l’appellent ses concitoyens par ses initiales, est issu d’une famille modeste. Sa mère Amina Iyeh Doubad est une femme éveillée et battante dont les qualités humaines forcent l’admiration. Elle exerce maintes petites activités économiques pour compléter les maigres revenus du père Ahmed Farah Khaireh, homme généreux et pétri de tradition qui devient notamment boucher et gardien d’école. DAF passe ses premières années à la campagne où il reçoit une éducation pastorale. Puis il fait ses apprentissages primaires et secondaires à Djibouti-ville, la capitale. Il poursuit ses études civiles en gestion des entreprises et des administrations à l’Université française de Reims où il décroche un Diplôme universitaire de technologie (DUT). Plus tard, il obtient, en sciences humaines et sociales, toujours en France, une Maîtrise et un Master II à l’Université de Lille I, suivi d’un doctorat au Cnam de Paris sur le sujet Savoir et pouvoir dans le contexte de Djibouti : des configurations éducatives entre constructions de savoirs et rapports de pouvoir.

 

Militaire, journaliste et écrivain

 

Soucieux de soutenir financièrement sa modeste famille, et une fois le baccalauréat en poche, il s’engage sur concours dans l’armée djiboutienne en 1983. Il suit alors les cours de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en France pour recevoir une formation d’officier.  En janvier 1991, DAF quitte l’institution militaire qu’il juge dévoyée pour reprendre sa liberté. Il se lance dans le journalisme et la littérature tout en préparant son entrée en politique.  Il travaille pour un peu plus d’un an à l’hebdomadaire La Nation, alors unique journal du pays, d’abord comme journaliste pigiste puis comme rédacteur en chef. Sa volonté de faire évoluer la publication vers une autonomie éditoriale au service du pays et du peuple, lui attire les foudres du régime : il est révoqué. En 1993, il publie le premier roman djiboutien francophone aux éditions l’Harmattan à Paris sous le titre de Splendeur Éphémère, à l’âge de 31 ans. Suivent divers autres textes, littéraires, académiques, essais, etc. dont certains sont publiés. 

 

Engagement précoce

 

L’engagement de DAF pour la société est précoce. Jeune, il anime clubs sportifs et autres associations de jeunesse. Il s’investit également dans la lutte contre l’analphabétisme : dans les quartiers populaires et populeux, il donne des cours d’alphabétisation du soir à un public de jeunes et d’adultes, utilisant parfois les locaux d’une école publique. Il faut dire que la valorisation du capital humain fait partie de ses passions. Durant sa brève carrière militaire, il apporte une contribution significative à la redynamisation de l’instruction et de la formation au sein des forces armées. Il déborde même du cadre militaire et contribue au succès de la première formation de techniciens supérieurs en commerce international organisée à Djibouti. C’est la Chambre Internationale de Commerce et d’Industrie de Djibouti (CICID) qui lance en 1989 ce cycle à finalité professionnelle où DAF enseigne la gestion des approvisionnements. Le projet est appuyé par la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Autre illustration de cet attachement au capital humain, DAF fonde en 1994 une école libre baptisée Effort. C’est sa troisième expérience du genre depuis l’âge de 16 ans : Déjà, en 1978, il ouvre une petite structure d’enseignement primaire et, dix ans plus tard, en co-ouvre une autre de niveau primaire et secondaire. Obtenant non sans mal son agrément, l’École Effort dispense un enseignement primaire et secondaire et est appréciée pour sa qualité. Comme trop souvent à l‘encontre de l’opposant qu’est DAF, l’établissement est ciblé par l’arbitraire gouvernemental qui le ferme en 1996. Le pouvoir démantèle, dans la foulée, la chambre d’appel de la Cour judiciaire de Djibouti qui ose dire la loi et faire droit à l’action en référé introduite par le directeur fondateur de l’école. Effort n’en continue pas moins ses efforts au profit de la jeunesse laissée-pour-compte du pays dans les rangs de laquelle bien des exclus du secteur scolaire public. À l’actif de l’établissement, de très nombreux jeunes sauvés du désespoir de la rue : ils passent avec succès leur baccalauréat et fréquentent l’université. Belle récompense pour l’école et ces enfants du peuple injustement jugés inaptes à poursuivre des études. Beaucoup sont aujourd’hui cadres de valeur. Malheureusement, Effort succombe au harcèlement du régime en 2001.

C’est le 12 septembre 1992, quelques jours après son départ du journal La Nation, que DAF co-fonde avec des personnalités telles que le regrette Mohamed Djama Elabeh, Souleiman Farah Lodon, tous deux ministres en vue et démissionnaires, ou encore Mohamed Ahmed Kassim dit Haissama, premier chef de corps de la Gendarmerie nationale, le premier parti légalisé d’opposition, le Parti du Renouveau Démocratique (PRD). Ce, à la faveur de la timide ouverture démocratique instaurée par la Constitution djiboutienne du 4 septembre 1992. Il est l’un des principaux animateurs du parti, en charge notamment des questions de communication et du cabinet du président. À ce titre, il lance, dès octobre 1992, le bulletin hebdomadaire du parti, Le Renouveau, dont il est à la fois co-directeur de publication et rédacteur en chef. Il en fait l’organe d’opinion le plus régulier et le plus lu du pays jusqu’à son interdiction en 2007. Au cours de ces mêmes années 1990, DAF lance un journal mensuel indépendant dénommé Ensemble et devient correspondant de Reporters Sans Frontières (RSF) à Djibouti. Le titre de presse Ensemble est à son tour condamné à la fermeture, les annonceurs craignant trop le régime pour lui confier leurs messages publicitaires et autres contenus.

 

Prison

 

Après la disparition brutale du regretté Mohamed Djama Elabé en novembre 1996, DAF est porté à la présidence du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) lors d’un congrès extraordinaire tenu le 15 juillet 1997, à l’issue d’une période d’intérim assurée par le premier vice-président du Parti, Mohamed Ahmed Kassim dit Haïssama. Son élection à la tête du PRD n’est pas appréciée par le pouvoir en place qui travaille activement à la disparition du parti de la scène politique. DAF connaît alors un harcèlement policier et administratif incessant.

Bientôt, il connaît la prison. Il est incarcéré dès le 12 octobre 1997 pour trois semaines sous des accusations surréalistes : « direction et administration illicites d’un parti politique, diffusion de fausses nouvelles, usurpation de titre ». Il retourne en prison le 29 août 1999, en sa qualité de directeur de publication du Renouveau sous les chefs d’accusation fallacieux de « diffusion de fausses nouvelles et de démoralisation des forces armées ». Le général à la retraite Ali Mehidal Waiss, devenu opposant et co-directeur du journal mensuel Le Temps de l’Opposition djiboutienne unifiée (ODU), journal auquel DAF collabore beaucoup, est arrêté en même temps que lui sous les mêmes accusations. Les rejoint en prison, le 23 septembre 1999, sous les mêmes chefs d’inculpation, le regretté Moussa Ahmed Idriss, directeur de publication du Temps, grande figure indépendantiste et unique candidat de l’opposition au scrutin présidentiel du 9 avril 1999. Tous trois sont abusivement condamnés à 12 mois de prison ferme et à un million de francs Djibouti[1] (FD) d’amende ainsi qu’à la suspension pour la même durée des deux journaux, verdict ramené à six mois en appel. De nouveau, DAF est arrêté et inculpé de « diffusion de fausses nouvelles et diffamation » sur une plainte de Monsieur Daher Ismaël Kahin dit Chideh, alors chef du district de Djibouti. Ce, à la suite d’un article critique du Renouveau sur la démolition abusive par cet administrateur, le 7 janvier 2000, du vieux marché central de la capitale. DAF est abusivement condamné à 3 mois de suspension du journal Le Renouveau et à une amende de 500.000 FD. Également interpellé et inculpé de « recel de soustraction d’actes publics », il se retrouve à la sinistre prison centrale Gabode le 11 juin 2001. Soit un mois après la signature de l’accord de concorde civile et de réformes démocratiques entre le gouvernement et le FRUD du regretté président Ahmed Dini Ahmed. Il est libéré le 13 juin 2001 sous la pression nationale et internationale. Cette énième détention politique est liée à la publication par Le Renouveau du 7 juin 2001 de deux mandats de paiement de six millions de francs Djibouti touchés auprès du Trésor national par le ministre des Finances et de l’Économie du moment, Monsieur Yacin Elmi Bouh.

En novembre 2002, DAF re-légalise le PRD en MRD à la faveur de l’entrée en vigueur du multipartisme intégral. En refondant ainsi le PRD en MRD, il rend difficile au régime de dénier à la formation politique, après les lui avoir confisqués en mai 1997, ses nom et sigle. Pour autant, les persécutions contre le parti et son président ne cessent pas, comme en témoigne l’année 2003. Du 15 mars au 5 août 2003, DAF purge plus de trois mois de prison dans des conditions inhumaines et dégradantes à la sinistre Gabode et écope de près de 13 millions de francs Djibouti de dommages et intérêts et d’amende. Pire, les risques pour sa vie s’aggravent dangereusement.

 

Exil

 

De février 2004 à janvier 2013, DAF vit en exil en Belgique où il poursuit au quotidien le combat politique. Il permet notamment au parti de s’implanter parmi la diaspora en Europe comme en Amérique du Nord. Le MRD devient ainsi le premier parti djiboutien à ouvrir des fédérations appelées Comités, en Belgique, en France, au Royaume Uni, en Suède, en Hollande et en Amérique du Nord (Canada et États-Unis). Comme à l’intérieur, la formation politique joue à l’extérieur un rôle moteur dans la mobilisation nationale contre la dictature.

 

Retour d’exil et re-prison

 

Malgré les risques qu’il encourt pour son intégrité physique voire sa vie et la certitude que le régime ne lésine pas sur les moyens à son encontre, DAF choisit de rentrer au pays le 13 janvier 2013. Un accueil populaire mémorable lui est réservé, marque de sa constante popularité. Il contribue de tout son poids au rassemblement et à la redynamisation de l’Opposition. Ainsi, il joue un rôle clé dans la création le 16 janvier 2013 de la coalition des partis djiboutiens d’opposition, l’Union pour le salut national (USN), dans la victoire de l’opposition aux législatives du 22 février 2013 ainsi que dans la campagne de protestation populaire contre le déni gouvernemental de cette victoire. Cette protestation tourne à la crise postélectorale et malmène le pouvoir en place. De sorte que, contre DAF, les représailles abusives du pouvoir ne se font pas attendre : entre février 2013 et juin 2014, il est arrêté ou assigné à résidence une vingtaine de fois. Durant cette période, il croupit six fois à la sinistre prison centrale Gabode. Sous toutes sortes de vrais faux chefs d’accusations : rébellion et provocation à la rébellion, troubles à l’ordre public, diffamation, manipulations de jeunes et manifestations illégales, intelligence avec une puissance étrangère…tout y passe.  Mais l'opposant au long cours tient bon. En 2015, après la mise à mort gouvernementale (par non-respect) de l’accord de sortie de la crise postélectorale signé entre l’USN et le pouvoir le 30 décembre 2014, DAF est encore arrêté ou assigné à résidence plusieurs fois.

Depuis mars 2017, DAF est sous le coup d’un mandat d’arrêt abusif, émis quelques jours après son retour en Belgique par la dictature djiboutienne, sous le chef d’accusation ridicule de ‘’reconstitution d’un parti dissout’’.

Marié avec Anissa Barkat Soubagleh, il est père de quatre enfants et grand-père de deux petits-enfants.

 

La lutte continue. 


 

Les dirigeants

Le projet politique

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